Mes chers confrères (ou pas)

L'avantage de ne plus avoir grand chose à faire au boulot, c'est qu'à côté de ça, on peut aller à des congrès/formations/staff auxquels on ne peut jamais aller en temps normal. Malgré certaines réticences d'ordre moral à aller en congrès (inceste professionnels-laboratoires), je voulais y aller pour me changer les idées, en ayant l'impression de bosser quand même.

Déjà pour arriver sur les lieux du congrès, j'ai fait la sardine dans les transports en commun, le bide écrasé sur les vitres, ou manquant de me le faire arracher quand les gens faisaient du forcing pour monter ou descendre. Sans compter le regard de pétasse qu'une pouf m'a jetée quand je me suis empressée de prendre la seule place assise qui se libérait au bout de 20 minutes, place prioritaire précisons-le, au bord du malaise hypotensif (oui, j'ai pas mes bas de contention, ok c'est ma faute !!!). Bref, tout ça n'a plus rien d'étonnant, c'est la même chose depuis des semaines et des semaines maintenant !

Mais alors arrivée au congrès, je pensais que la populace médicale serait un petit peu plus chaleureuse ! Je me suis fait bousculer dans tous les sens (bidon visible, précisons-le, j'étais pas sous une montage de vêtements d'hiver), pour retirer les badges, je me suis fait griller par pleins de personnes arrivées après moi alors que je faisais la queue normalement sans demander de traitement de faveur.

Ensuite, heureusement enfin des conférences intéressantes et au début sans aucun conflit d'intérêt avec l'industrie, ouf... (après ça s'est gâté, c'était trop beau pour être vrai...) ! Mais l'affluence était telle que j'ai failli passer 2h de conférence... assise par terre !!! Heureusement, j'ai évité ça, pas parce que quelqu'un de sympa m'aurait laissé la place, parce que je me suis ruée telle une groupie sur la dernière place libre, malgré les regards noirs des anciens... Après un habile "tourner de bassin", j'avais un alibi et ils ont tous baissé la tête...

Puis j'ai fait la queue pendant 20 minutes pour réussir à manger un malheureux repas digne de ce nom (parce que les verrines et les macarons, c'est pas ça le top pour nourrir une femme enceinte, en temps normal, ça m'aurait suffi)... ah non en fait, j'ai rien eu, la meuf devant moi a eu le dernier et est partie en regardant mon bide d'un air narquois comme les précédentes personnes qui savaient qu'elles prenaient les ultimes plateaux...

Horrible à dire, mais les seuls sympas dans l'histoire ça a été les gens qui tenaient le stand d'un labo qui, me voyant dépitée (et surtout blanche comme un linge), m'ont apporté de quoi manger et boire ! Et ça me fait mal au cul de dire ça parce que moi et les labos...

Mais c'est carrément ça un congrès, on se croirait sur un marché avec tout le monde qui se rue sur les produits frais avant que ça ne parte. Même pour un petit four, certains sont prêts à te marcher dessus ! Ca fait pitié pour des médecins je trouve...

Bref, pas merci les collègues de France et de Navarre... J'espère au moins que vous êtes sympas avec vos patients...